Les tarifs des assurances habitation devraient connaître une hausse notable en 2025, avec une augmentation estimée entre 8 % et 12 % selon plusieurs cabinets spécialisés. Cette augmentation est directement liée à la hausse des coûts des sinistres, notamment ceux causés par les catastrophes naturelles, et à l’inflation des coûts de réparation.
Parmi les assureurs touchés, la Maif fait face à des pertes importantes, comme l’a expliqué son directeur général, Pascal Demurger, lors d’une interview sur franceinfo.
Des pertes importantes pour la Maif
La Maif, un groupe mutualiste basé à Niort, a vu son activité d’assurance habitation fortement affectée par la fréquence croissante des catastrophes naturelles. Selon Pascal Demurger, la Maif a perdu des dizaines de millions d’euros en 2023, car elle n’a pas immédiatement répercuté les hausses de coûts sur ses tarifs. « Nous avons essayé de prendre sur notre rentabilité et nos fonds propres », explique-t-il, mais cette stratégie a atteint ses limites. Désormais, des ajustements tarifaires sont nécessaires pour maintenir l’équilibre financier.
Ces pertes sont en partie dues à la hausse de la surprime qui finance le régime des catastrophes naturelles. Cette surprime, augmentée par le gouvernement, passera de 12 % à 20 % au 1er janvier 2025, ce qui contribue à la pression sur les assureurs. Cette mesure, bien qu’anticipée par les compagnies d’assurance, doit désormais être intégrée dans les tarifs appliqués aux clients.
Une crise qui touche aussi les collectivités locales
Les collectivités locales font également face à des difficultés croissantes pour trouver des assurances abordables, en particulier les communes situées dans des zones côtières menacées par la montée des eaux. La Smacl, filiale de la Maif spécialisée dans l’assurance des collectivités, a été particulièrement touchée en 2023. Les violences urbaines ayant suivi la mort d’un adolescent tué par un policier ont entraîné des coûts importants pour cette branche, obligeant la Maif à renflouer sa filiale.
Le Sénat a, d’ailleurs, publié un rapport alarmant au début de l’année 2024, signalant que de plus en plus de communes peinent à trouver des assureurs, avec des résiliations non justifiées, des cotisations en hausse et des franchises de plus en plus élevées. Cette situation rend l’accès à des assurances abordables de plus en plus complexe pour certaines collectivités.
Un contexte difficile pour la Maif
Ces difficultés financières se traduisent par une forte baisse de la rentabilité de la Maif. En 2023, le groupe n’a dégagé qu’un bénéfice net de 23 millions d’euros, contre 82,4 millions en 2022 et 155,4 millions en 2021. Cette chute des bénéfices est un signal clair que les hausses tarifaires sont devenues inévitables pour les compagnies d’assurance afin de compenser l’augmentation des coûts liés aux sinistres.
Les assureurs, y compris la Maif, se préparent à appliquer des hausses « raisonnables » pour maintenir leur équilibre financier, tout en répondant aux nouvelles réalités du marché. Pour les assurés, cette augmentation des primes d’assurance habitation en 2025 semble inévitable, et elle pourrait encore s’accentuer si les catastrophes naturelles continuent de s’intensifier.