En 2024, le bilan des accidents de moto en France révèle des tendances contrastées. D’une part, une baisse des accidents mortels a été enregistrée au premier semestre, notamment en juin, avec un recul de 16 % des décès par rapport à la même période en 2023.
Selon les données de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR), le nombre d’accidents impliquant des blessés graves reste préoccupant, et les zones urbaines continuent d’être le théâtre de nombreux sinistres.
Des facteurs multiples et une mobilité urbaine accélérée
La sécurité des motards est influencée par des éléments variés. En 2024, les conditions météorologiques, notamment des pluies importantes, ont favorisé une augmentation des risques de glissades et de perte de contrôle, surtout sur des routes mal entretenues.
La tendance au choix de la moto en zone urbaine a également augmenté, avec un usage plus important pour éviter les embouteillages, accroissant de fait les interactions à risque avec les voitures, piétons, et autres usagers, comme les cyclistes et utilisateurs de trottinettes électriques.
Le rôle des équipements de sécurité
Pour répondre à ces défis, des actions ciblées de sensibilisation ont été mises en place, notamment à travers des campagnes de sécurité routière axées sur les équipements adaptés pour les motards.
En parallèle, les airbags pour motards et les casques renforcés font partie des recommandations renforcées par les autorités, avec une adoption croissante observée cette année.
D’autres mesures, comme l’installation de garde-corps spécialement conçus pour protéger les motards en cas de chute, sont discutées pour améliorer les infrastructures routières dans les zones à risque.
Le contrôle technique moto
Le projet de contrôle technique obligatoire pour les motos, prévu pour mars 2025, continue de diviser les acteurs du secteur. Le gouvernement justifie cette mesure par une volonté de réduire les risques liés aux véhicules non conformes, mais les associations de motards, comme la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), pointent une charge financière supplémentaire sans réel impact démontré sur la sécurité routière.
Pour ces groupes, la priorité devrait être placée sur l’amélioration des infrastructures plutôt que sur un contrôle technique qui pourrait pénaliser financièrement les motards sans résultats probants sur la sécurité.
Des pistes d’amélioration pour la sécurité routière
Pour l’avenir, la sécurité des motards en France pourrait bénéficier d’une modernisation des infrastructures, avec des pistes réservées dans les zones denses et des dispositifs pour améliorer la visibilité des motards, notamment la nuit.
Des initiatives pilotes, comme celles de détection de vitesse adaptée aux motos pour mieux contrôler les excès dans les zones à haut risque, sont actuellement expérimentées dans plusieurs régions.
Des progrès réels, mais une vigilance nécessaire
2024 montre des progrès dans la réduction des accidents mortels pour les motards, mais des efforts restent nécessaires pour diminuer les risques de blessures graves.
Des politiques de sensibilisation, des équipements de sécurité plus accessibles, et une réflexion sur les infrastructures apparaissent essentiels pour continuer à améliorer la sécurité des deux-roues en France.